OS - HBP Spoiler - A ma victime non désirée

A vous,
Lorsque je n’avais personne vers qui me tourner, aucun allié, aucune famille digne de ce nom, personne de confiance, vous m’avez tendu la main.
Lorsque mon cœur était plein d’amertume et recouvert d’une roche indestructible, vous m’avez ouvert le votre.
Lorsque mes mains tremblantes se sont présentées à vous souillées du sang d’innocents, vous m’avez sourit avec indulgence.
Lorsque les ténèbres assombrissaient jusqu’à mes journées les plus ensoleillées, vous m’avez allumé une bougie d’espoir.
Lorsque je me suis laissé séduire par l’art de la magie noire, vous m’avez montré l’étendue de la magie blanche.
Lorsque le piège de Vous-savez-qui s’est resserré autour de moi, vous m’en avez donné la clef.

J’ai pris la main que vous me tendiez pour entrer dans votre cœur.
J’ai répondu à votre sourire timidement à la lueur de cette bougie d’espoir.
J’ai appris à faire le bien et à me sortir des griffes de la magie noire.

Lorsque je ne savais pas où aller, vous m’avez offert un toit.
Lorsque je ne savais que faire, vous m’avez trouvé un travail.
Lorsque tout n’était que remords et rancœur en moi, vous m’avez montré le chemin de la rédemption.
Lorsque j’avais peur pour mes lendemains, vous me donniez un aperçu de mon avenir une fois tout ceci fini.

J’ai alors déménagé; le cœur léger, et ai commencé à travailler pour vous.
J’ai suivi le chemin que vous m’aviez indiqué pour arriver à cette paix que vous me prédisiez.

Lorsque je ne croyais plus en rien, ni personne, vous m’avez demandé de croire en vous.
Lorsque je n’arrivais plus à avancer, vous me montriez où poser les pieds.

Alors j’ai cru en vous et ai marché prudemment sur vos pas.

Vous vous souvenez de tout cela, Albus? Vous vous souvenez?
Les rares sourires qui n’ont jamais apparu sur mes lèvres vous étaient destinés!
Les soupirs d’exaspérations que je lançais à tout bout de champs n’étaient là que pour voiler mon amusement, vous le saviez cela!
Les seuls instants où je me sentais le bienvenu étaient lorsque vous me la souhaitiez.
La seule personne (en dehors de ma mère) que j’ai jamais considéré comme ma famille, c’était vous Albus, mon père de substitution.
Vous savez tout cela Albus, vous le savez!

Alors pourquoi me demander cela?
Etes-vous en train de retirer votre main, me laissant sans soutient aucun, déséquilibré et près à tombé.
Etes-vous en train d’éteindre la lumière? J’ai peur dans le noir vous savez!
Etes-vous déterminé à me laisser sombrer dans cet art néfaste?
Etes-vous en train de mettre fin à mes services pour vous?
Etes-vous en train de me dire qu’il n’y aura pas de paix pour vous et moi à la fin de cette histoire?
Pourquoi en demandez vous tellement de moi Albus, pourquoi?

J’ai cru en vous, ne m’abandonnez pas! Je vous en pris, ne vous en allez pas, restez!

Je vous ai souvent maudis, vous savez. Pour vos yeux éternellement pétillants, vos sourires pleins de malice, vos idées saugrenues, vos refus de m’accorder le poste que je désirais, et pour tellement d’autres choses encore…
Seulement tout ceci n’est en rien comparable avec les fois où je vous ai remercié silencieusement d’avoir cru en moi lorsque personne ne semblait être prêt à me donner une chance.
J’étais trop fier alors pour vous remercier comme il se devait.

Aujourd’hui encore je ne vous remercie pas d’homme à homme…
Cette lettre s’en chargera pour moi.

Mais vous savez pourquoi je vous écris tout cela plutôt que de vous le dire, n’est ce pas?
Car un Snape ne pleure pas…pas devant témoin du moins.

Pourquoi?
Vous avez beau m’avoir expliqué que ceci était la meilleure chose à faire, je ne le pense pas.
Vous valez plus que Drago, Narcissa et moi-même! Et je préfèrerais mourir que de laisser ce qui doit se passer arriver.

Lorsque j’avais besoin de quelqu’un: vous étiez là!
Lorsque j’avais besoin d’amour: vous me l’avez accordé!
Lorsque j’avais besoin d’éclater: vous me l’avez permit!
Un besoin de sang, de souffrances: vous avez dit oui.

Je vous demande à présent de me laisser mourir: vous refusez!

Pourquoi?
Je ne suis personne contrairement à vous.
L’espoir du monde sorcier ne repose pas sur mes épaules, mais sur les vôtres!

Ne me demandez pas de faire cela…

Comment voulez vous que je tienne la baguette qui vous achèvera?
Comment espérez vous que je vive après cela?
Et la paix que vous m’aviez promit?
Et cette revanche aux échecs que vous avez été trop occupé pour me donner?
Et cette bougie qui s’éteint?
Et mon cœur qui refroidi?
Et mes larmes qui coulent?
Et mon sang qui jailli de ces coupures sur mes bras, mes jambes, mon corps?
Et votre nom que je n’oserais plus jamais prononcer?
Et mon seul «chez moi» qui va s’effondrer?

Vous m’avez amené à la lumière pour mieux me plonger dans les ténèbres.
Vous m’avez ramené à la vie pour mieux la briser en me demandant d’être celui qui vous prendra la votre.

Et malgré tout cela, je n’arrive pas à vous en vouloir.
Soyez maudit Albus.

Mais prenez soin de vous là où vous irez!

Votre dévoué, S.Snape.